Scolarisation en Amérique Latine – un an après le début de la pandémie de COVID-19, où en est-on ?

Schools in Latin America
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Cette semaine, cela fait un an que la pandémie de COVID-19 a fait son apparition en Amérique Latine et que les pays ont commencé, les uns après les autres, à fermer les écoles. La plupart sont d’ailleurs restées fermées depuis lors, ne commençant à rouvrir que peu à peu depuis le début de l’année 2021. Selon des informations de l’Unicef, c’est en Amérique Latine et dans les Caraïbes que les enfants sont restés le plus longtemps hors de leur établissement scolaire… et selon les pays ou régions, certains sont d’ailleurs encore toujours à la maison, un an après le début des premiers confinements. Où en sommes-nous à présent ?

Rentrée des classes au Chili

Au Chili, traditionnellement la rentrée des classes se fait en mars, à la fin de l’été austral. Comme dans de nombreux pays, cette année est différente, car pour la plupart des élèves, cela fait près de 11 mois qu’ils n’ont pas fréquenté les bancs de leur école. Le gouvernement a fait le choix de mettre fin à l’école virtuelle et de faire revenir les élèves dans les écoles, notamment pour limiter le décrochage des plus défavorisés. Ce retour en « présentiel » est salué par de nombreux enfants, désireux de sortir de la maison et reprendre contact avec leurs camarades et leurs professeurs. Mais cette décision est aussi très critiquée dans la société civile. Pourquoi ? Le pays a amorcé récemment sa campagne de vaccination, d’une façon rapide et efficace : plus d’un million de vaccins réalisés rien que dans la première semaine du programme, pour une population totale d’un peu moins de 19 millions d’habitants ! Mais les professeurs s’inquiètent de l’efficacité des protocoles sanitaires, et ont réclamé au gouvernement d’attendre que la totalité des personnels travaillant dans les écoles, qu’ils soient enseignants ou administratifs, d’entretien, de sécurité etc. aient reçus leurs 2 doses de vaccin. Cependant, le retour en présentiel n’est pas imposé aux familles, il se fera sur la base du volontariat, et ce d’autant plus que des protocoles sanitaires stricts ont été mis en place, limitant notamment le nombre d’élèves présents dans chaque classe.

Retour en classe partiel en Argentine

L’Argentine avait ouvert la marche le mois dernier, la rentrée des classes ayant eu lieu progressivement depuis mi-février, ici aussi sous forme d’un retour au présentiel après presque un an d’école à la maison. Le retour en classe s’est fait de manière étalée, sur plusieurs jours, et a donné lieu à des scènes inhabituelles, avec des files d’élèves dans la rue, attendant leur tour pour pouvoir entrer dans leur établissement, à cause des protocoles sanitaires et de la distanciation sociale. Pour le moment, le retour en classe ne concerne que six provinces du pays, incluant la capitale Buenos Aires, et s’élargira aux autres parties du pays petit à petit au cours des semaines à venir. Les règles sont strictes, les élèves seront présents dans l’école 4 heures par jour au plus, les classes sont divisées en deux groupes, venant en classe de façon alternée, une semaine sur deux, l’autre semaine restant en virtuel. Les élèves appartenant à un « groupe à risque » ou vivant avec des personnes vulnérables sont exemptés de ce retour en classe et continueront à domicile.

Rentrée des classes controversée en Uruguay

En Uruguay, la rentrée des classes s’est faite le 1er mars, sous le feu des critiques. Seul pays, avec le Suriname, à avoir opté pour le retour en présentiel obligatoire pour tous, il fait déjà face à une fronde des enseignants, qui ont annoncé réfléchir à un mouvement de grève nationale dès le 8 mars. Pourquoi ? Parce qu’à l’heure de l’ouverture des écoles, les contaminations augmentent, mais aussi pour des revendications propres aux conditions d’enseignement et de rémunération. Enfin, l’aspect obligatoire du retour en classe, alors que de nombreuses familles y sont réticentes, et que la grande majorité des pays voisins ont opté pour un présentiel optionnel.

Situation compliquée dans les écoles au Brésil

Au Brésil, la rentrée des classes a eu lieu à niveau national et selon les établissements entre fin janvier et début février. Plusieurs États ont choisi de rouvrir leurs écoles. A São Paulo, les écoles privées et publiques ont pu rouvrir avec des effectifs et des horaires limités, et des protocoles sanitaires renforcés. Malheureusement, ici comme dans plusieurs autres États, l’aggravation de la situation sanitaire amène les responsables à réfléchir à une nouvelle fermeture des écoles, avec par exemple, dans l’État de São Paulo, déjà plus de 700 contaminations confirmées dans les écoles depuis leur réouverture, et 11 écoles refermées après seulement une semaine de cours !

Incertitudes sur la rentrée des classes au Pérou

Au Pérou, la rentrée des classes est prévue pour le 15 mars. Le gouvernement a indiqué son intention de rouvrir les établissements petit à petit, région par région, selon l’évolution de la situation sanitaire, toujours très compliquée dans le pays. Mais il n’y a à ce jour aucune décision officielle quant à la réouverture ou non des établissements.

Des écoles en majeure partie toujours fermées en Équateur

En Équateur, il y a deux calendriers scolaires, l’un sur la côte, l’autre pour le reste du pays. Dans tout le pays, les classes présentielles ont été suspendues depuis le 13 mars 2020. Sur la côte, l’année scolaire est en train de se terminer, et aura été virtuelle de bout en bout. La prochaine rentrée scolaire se fera en mai, mais aucune décision n’a encore été prise quant aux modalités. Dans le reste du pays, on est sur un calendrier septembre-juin. L’année scolaire précédente s’est terminée en mode virtuel, et la nouvelle a commencé de la même façon. Un peu partout dans le pays, certains établissements ont pu rouvrir dès octobre et novembre dans le cadre de « plans pilotes », pour tester le retour en classe pour des groupes limités (10 élèves par classe), de façon semi-présentielle (2 à 3 jours par semaine au plus, le reste à la maison) et sur base du volontariat. L’aggravation de la situation sanitaire a amené le gouvernement à suspendre tous les plans pilotes en décembre, jusqu’à nouvel ordre. Il a été annoncé que début mars, quelques 77 établissements publics ruraux seraient autorisés à rouvrir avec des plans pilotes, mais que les établissements des zones urbaines restent encore fermés.

Situations diverses des écoles en Colombie

En Colombie, l’année scolaire a démarré fin janvier avec des situations diverses selon les régions. Certaines ont maintenu l’école à distance, tandis que d’autres ont mis en place des systèmes d’« alternance », c’est-à-dire en partie à la maison et en partie à l’école. Ici comme ailleurs, le retour en classe est controversé, le pays étant toujours dans une situation sanitaire difficile.

Situations et difficultés similaires en Amérique Latine

Cet article ne couvre pas la totalité des pays d’Amérique Latine, mais montre la similarité des situations dans la région, très affectée par la pandémie de COVID-19. Là où de nombreux pays privilégient le retour à l’école des enfants, une majorité des pays latino-américains a préféré rouvrir en premier les commerces et les divers secteurs économiques, et l’éducation reste en arrière, sujet épineux et très controversé. Ainsi, en Équateur, des plaintes ont été déposées contre la réouverture de certains établissements ruraux, arguant que cela mettait en danger la santé et la vie des enfants, à un moment où les messages gouvernementaux demandent de se protéger…

informations issues de https://www.bbc.com/mundo/noticias-56257823 et de https://rpp.pe/peru/actualidad/ricardo-cuenca-hemos-disenado-una-estrategia-de-vuelta-a-clases-sobre-la-base-de-criterios-de-seguridad-y-gradualidad-noticia-1323816

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